Au milieu du XIXe siècle, la France a été traversée par une fièvre d’engagements civiques. Cette « résurrection de la société civile » s’est déroulée ailleurs en Europe. Mais dans ce pays, elle a abouti à la fondation d’institutions et de pratiques démocratiques. Celles-ci ont assuré la transition du Second Empire autoritaire de Napoléon III à une République effective, fondée sur le suffrage universel masculin et gouvernée par des parlementaires issus des couches nouvelles. L’historien américain Philip Nord expose cette thèse magistrale dans un récit explorant non seulement l’histoire et la politique mais aussi la religion, la philosophie, l’art, la littérature et le genre. Il retrace les progrès des sentiments démocratiques et l’affermissement de la dissidence politique au sein d’institutions et de milieux stratégiques : les loges de la franc-maçonnerie, l’Université, la Chambre de commerce de Paris, les consistoires juif et protestant, le barreau de Paris et les milieux artistiques. Il démontre comment la qualité de ces débats et la manière dont ils se développèrent entraînèrent cette nouvelle classe moyenne à s’ouvrir à la politique. Au mitan du XIXe siècle, la convergence et la cristallisation de nombreux courants républicains ont donné à la France une société civile d’une grande maturité, des élites politiques soucieuse des valeurs démocratiques, et un futur qui n’inclut aussi bien des réformes constitutionnelles que celles liées à la vie privée et la culture publique. Cette grande étude parue aux États-Unis en 1995 est désormais disponible en langue française.
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