Grâce à une série étonnante de victoires (Champaubert, Montmirail, Montereau ou Craonne…), Napoléon a inscrit la campagne de France au cœur de son épopée. Même si elle s’achève par l’abdication de l’Empereur, elle est comparable aux actions d’éclat qu’il a pu conduire en Italie, en Autriche ou en Prusse. Napoléon, chef de guerre, n’a rien perdu de sa superbe. Il parvient toujours à galvaniser ses hommes et à donner l’impression à ses adversaires d’être à la tête d’une armée innombrable. Sans avoir été vaincu en une bataille décisive, l’Empereur doit cependant se résoudre à abdiquer, après la chute de Paris et la défection de ses proches. La campagne de France marque ainsi la fin de l’Empire. La France est lasse de dix ans de guerre et de quinze ans de pouvoir autoritaire. Le charisme de Napoléon ne suffit plus à entraîner les foules derrière lui. La population subit aussi pour la première fois les effets de la guerre, les violences qu’elle engendre, l’occupation du territoire, et aspire à la paix. Dernier épisode de l’affrontement qui a opposé les Européens à la France issue de la Révolution, la campagne de France scelle enfin le sort de l’Europe pour le siècle à venir.
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